lundi 29 novembre 2010


Déclaration de la FTM CGT


RENAULT démontre que les entreprises peuvent financer la retraite anticipée pour travaux pénible

Alors que la réforme des retraites entérinant un départ à 62 ans vient d'être promulguée le 9 novembre, que gouvernement et MEDEF n'ont eu de cesse de tenter de faire croire que nous étions obligés de travailler plus longtemps, la direction du groupe RENAULT a annoncé la mise en oeuvre d'un dispositif sur les 3 prochaines années permettant la dispense d'activité en fin de carrière (sous certaines conditions physiques) qui pourrait s'étendre à plus de 3 260 salariés du groupe.

Alors que le patronat, UIMM en tête, soutient la réforme des retraites, RENAULT (membre du bureau de l'UIMM) déclare que « travailler jusqu'à 62 ans dans une entreprise est une hérésie ». D'ailleurs RENAULT, comme la majorité des entreprises de la Métallurgie, continue à tout faire pour se débarrasser des salariés usés par le travail. Cela prouve une nouvelle fois que le seul objectif de la réforme des retraites était de réduire les pensions sans améliorer les conditions de travail et l'emploi des seniors en particulier, ce qui prouve que cette réforme ne règle rien.

Avec ce dispositif la CGT note des avancées insuffisantes sur la prise en compte de la pénibilité du travail. Cependant, la question du devenir des sites industriels et de la santé des salariés qui vont rester dans l'entreprise avec des charges de travail supplémentaires est clairement posée. En effet, ce dispositif ne profitera qu'à ceux qui partent car il ne se conjugue pas en même temps à une amélioration des conditions de travail, et l'embauche de jeunes notamment pour compenser ces départs.

Avec ce nouveau plan de suppressions d'emplois et au regard de la pyramide des âges dans certains sites, la CGT s'inquiète quant à la stratégie industrielle de RENAULT en France. Ce dispositif et les annonces permanentes de décroissance d'effectifs chez les constructeurs RENAULT et PSA portent une atteinte grave et fragilisent l'avenir de la filière automobile en général.

L'accroissement incessant des marges pour servir des bénéfices maximum aux actionnaires risque de fragiliser toujours plus l'industrie automobile en FRANCE et en Europe, sans pour autant répondre aux besoins des populations et permettre le développement de véhicules propres et innovants.

Le gouvernement doit cesser d'accompagner ce processus de démantèlement de la filière automobile ! Le niveau historique des ventes de 2009 et du 1er semestre 2010 démontre que les besoins de véhicules sont forts en France et en Europe.

La FTM- CGT demande donc à ce que dans chaque société s'engage au plus vite, l'ouverture de négociations salariales afin d'augmenter le pouvoir d'achat des salariés de l'industrie automobile, l'ouverture dans la branche pour des départs anticipés dès l'âge de 55 ans pour travaux pénibles avec contrepartie d'embauches, refonte de l'organisation du travail qui ne fait que détruire aujourd'hui les salariés dans les entreprises…

Depuis l'ouverture des négociations interprofessionnelles en 2005 sur la pénibilité, la CGT revendique une vraie reconnaissance de la pénibilité du travail, passant par l'amélioration des conditions de vie et de travail et des départs anticipés sans attendre l'apparition de troubles physiques ou psychologiques.

La preuve est faite que les entreprises ont les moyens de financer la reconnaissance de la pénibilité et que d'autres moyens financiers existent pour financer la retraite par répartition comme l'a toujours clamée la CGT.

Aucun commentaire: