Retraites : les français toujours en colère,
mais plus confiants dans les syndicats
mais plus confiants dans les syndicats
La semaine passée, deux sondages sont venus apporter de l’eau au moulin des organisations syndicales et plus particulièrement de la CGT. Le premier porte sur l’état d’esprit des Français qui sont à 53 % « en colère » contre la réforme reculant l’âge de la retraite à 62 ans. Ils sont aussi 54 % à se dire « inquiets » quant aux perspectives de leur niveau de vie au moment de la retraite, 65 % au sujet du « montant de leur retraite ». Inquiets, mécontents, mais réalistes, les Français estiment cependant à 52 % qu’elle était inévitable. Ce n’est donc pas cette réforme là qu’ils attendent.
De ce point de vue, on peut dire que ce sondage effectué mi-novembre montre une fois de plus que le chef de l’État et son gouvernement ont perdu la bataille des idées. Par leur cynisme et leur brutalité, ils ont imposé un vote et une promulgation en urgence avec comme seuls objectifs de donner satisfaction aux exigences du Medef et de répondre aux injonctions des agences de notation, mais aussi de s’exonérer au plus tôt de la contestation sociale.
Il reste que les Français sont 41 % à estimer que cette réforme ne résout rien, mais ils sont aussi 83 % à penser que la question des retraites sera par ailleurs un des enjeux principaux de l’élection présidentielle de 2012. C’est dire que rien n’oblige les syndicats à passer à autre chose, à accepter comme le voudraient le patronat et le gouvernement que l’on referme la parenthèse des retraites. Au contraire, ce sondage indique qu’ils sortent gagnants de la confrontation des idées. Et d’ailleurs, deux autres sondages (TNS-Sofres) réalisés en septembre (mais publié le 30 novembre) et fin novembre indiquent que 54 % des Français font confiance aux syndicats pour défendre leurs intérêts, une proportion en nette hausse depuis le mouvement social sur les retraites. La hausse de la cote de confiance des syndicats concerne toutes les classes d’âge, mais sur- tout les 24-34 ans (plus 12 points). Elle est aussi plus forte chez les travailleurs du secteur privé (plus onze) que chez ceux du public (plus huit). On peut penser que la démarche unitaire portée par la CGT a non seulement joué un grand rôle dans l’élargissement du mouvement, mais qu’il est aussi pour beaucoup dans cette confiance renforcée.
Ce paysage est aussi celui dans lequel l’UGICT- CGT va engager les débats de son prochain congrès (du 29 mars au 1er avril 2011 à Vichy). Un de ses enjeux sera de capitaliser cette confiance accrue dans les syndicats et gagner en syndicalisation parmi les ingénieurs, cadres, techniciens, agents de maîtrise et professions intermédiaires, parmi les jeunes diplômés notamment.
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