mardi 1 mars 2011


Agirc/Arrco : il va falloir durcir le ton


On est entrés dans le noyau dur des négociations sur les retraites complémentaires AGIRC et ARRCO et l’ambiance s’est tendue la semaine dernière, lors de la cinquième réunion de négociation, dès lors que les organisations syndicales de salariés ont amené la question des ressources des régimes cadres et non cadres qui ont longtemps été excédentaires, mais qui souffrent aujourd’hui de l’impact de la crise, de la réduction drastique de la masse salariale et du chômage.

Ils ont été obligés de puiser dans leurs réserves pour rester à l’équilibre et les taux de rendement de ces régimes diminuent sous l’effet d’une insuffisante revalorisation de la valeur du point et du renchérissement du prix d’achat des points de retraite. Faute de pouvoir dégager des ressources nouvelles, ces régimes seraient condamnés à réduire la couverture sociale. «Le taux de rendement ces 17 dernières années a baissé de 25% à l’ARRCO et de 30% à l’AGIRC, ce qui a pour effet une répercussion immédiate d’une ampleur à peu près égale en termes de taux de remplacement », c’est-à-dire du pourcentage de la retraite versée par rapport au dernier salaire, a affirmé Éric Aubin qui conduit la délégation de la CGT.

L’un des enjeux de cette négociation, est le sort qui serait fait aux « avantages familiaux » de ces régimes. Car le Medef a bien l’intention d’obtenir des contreparties au maintien de la retraite sans abattement et le retour à un éventuel rendement constant des régimes.

En clair, le patronat veut imposer de nouveaux reculs sur les droits des retraités actuels et futurs. Ces régimes attribuent des majorations de pension pour les parents d’au moins trois enfants et versent des pensions de réversion aux assurés ayant perdu leur conjoint.

Actuellement, l’ARRCO améliore de 5 % les pensions des parents de trois enfants ou plus, tandis que l’AGIRC les majore de 8 % pour trois enfants, puis de 5 % par enfant supplémentaire jusqu’à un plafond de 24 %. Le patronat revendique un alignement sur les règles les plus défavorables. Outre ces majorations, un avantage conjugal, la pension de réversion, est aussi au coeur de la négociation. Ces pensions, attribuées très majoritairement à des femmes, sont accordées sans conditions de ressources dans les deux régimes complémentaires et représentent 60 % du montant des pensions qui auraient été versées au conjoint décédé (contre 54 % dans le régime de base).
On voit toute l’importance de ces négociations qui font suite à la bataille menée l’an passé contre la réforme des retraites. On voit aussi combien il est capital que les salariés et leurs organisations se saisissent de cette question et durcissent le ton.

La CGT avait appelé jeudi à des initiatives et des rassemblements. Rien ne nous condamne à voir les retraites complémentaires se réduire comme peau de chagrin. D’autant que les économies exigées par le Medef n’assureront pas l’équilibre sur le long terme. Des ressources nouvelles doivent et peuvent être dégagées.
Ainsi, il faut revoir la question des cotisations patronales et l’assiette des cotisations, car une étude montre que si on soumettait à cotisation la participation et l’intéressement c’est 2,3 milliards qu’on ferait rentrer dans les caisses.

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