mardi 1 mars 2011


Bernard Thibault dénonce le "pacte de compétitivité" européen

Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a rapporté lundi avoir dénoncé devant Nicolas Sarkozy le "risque inacceptable" posé par le pacte de convergence que les pays européens envisagent d'adopter, redoutant une "remise en cause généralisée" des droits de salariés.

Au terme d'un entretien avec le chef de l'Etat, il a indiqué à la presse avoir souligné "le risque, à nos yeux inacceptables, de voir, au niveau de l'Union européenne, se dessiner un cadre global qui en appellerait à la remise en cause généralisée de la réglementation en matière de temps de travail, de retraite, de salaires". "On ne veut pas accepter de s'entendre dire aujourd'hui que, si la situation de l'emploi, du pouvoir d'achat en Europe est ce qu'elle est, c'est de la faute de salaires trop élevés, de réglementations du travail trop rigides, a-t-il insisté. On a très clairement dit que, dans cette hypothèse-là, la CGT répondrait à la hauteur de ce défi". Bernard Thibault a rappelé que la CGT participerait ainsi, avec les autres syndicats européens, à une journée de mobilisation le 9 avril à Budapest. Le président "se veut rassurant sur la portée de ce pacte mais pas suffisamment pour que ça nous fasse changer d'opinion", a-t-il estimé.

A l'initative de Paris et Berlin, les 17 membres de la zone euro doivent discuter le 11 mars, lors d'un sommet exceptionnel de leurs chefs d'Etat et de gouvernement, de l'adoption d'un "pacte de compétitivité" censé éviter la répétition de crises de la dette dans leurs pays. Ce pacte, également appelé par Paris pacte de "convergence", ne fait pas l'unanimité.

Le secrétaire général du premier syndicat français a également déploré devant Nicolas Sarkozy la "dégradation" du secteur industriel. Il a notamment dénoncé l'étude de l'institut Rexecode, considéré comme proche du Medef, qui attribue "au postulat que les Français sont trop peu compétitifs au regard des Allemands (...) la fermeture des usines dans notre pays".

Enfin, sur la réforme de la dépendance, Bernard Thibault a souhaité que le droit à l'indépendance soit inscrit "au sein de l'édifice sécurité sociale" et mis en garde Nicolas Sarkozy contre le recours aux assurances privées pour son financement. Une telle décision "annonce un nouveau terrain de conflit", a-t-il menacé.

Le rencontre de Nicolas Sarkozy et Bernard Thibault, dans le cadre des consultations régulières du chef de l'Etat avec les partenaires sociaux, est la première depuis avril 2010. Bernard Thibault avait boycotté les voeux du président en janvier pour dénoncer le "simulacre" des discussions sur la réforme des retraites.

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