lundi 14 mars 2011


Dégraissages, délocalisations, bas salaires
sont les mamelles du CAC 40


Souvenez vous, c’était au début de la crise, celle dite des subprimes... A cette époque, notre « omniprésident » roulait des mécaniques dans les sommets des puissants pour faire croire que tout allait changer. Puis il nous avait annoncé des mesures que la CGT avait résumées dans une formule : « tout changer... pour que rien ne change ». Et de fait, rien n’a changé : trois ans après le krach, l’indécente santé du CAC 40 vient nous rappeler que si la vie est dure pour le plus grand nombre, si l’austérité nous est imposée, si le moins disant social est devenu la règle, c’est pour permettre aux actionnaires d’engranger de très jolis dividendes. Avec 82,6 milliards de profits, les plus grosses entreprises françaises cotées en bourse ont renoué en 2010 avec les profits records de 2007...

Souvenez-vous. Juste avant que ça ne pète... En une année, c’est donc une augmentation de 75 % que les entreprises du CAC 40 ont enregistrée. Les plus gros profits sont notamment ceux de Total avec 10,5 milliards d’euros, soit presque un milliard par mois. Dans ce peloton de tête on croise aussi des noms qui viennent fréquemment alimenter la rubrique sociale en raison des restructurations, délocalisations, dégraissages dont ces multinationales sont coutumières.

Ainsi Sanofi-Aventis encore épinglée dans cette lettre parce que la CGT y craint légitimement quelque 700 nouvelles suppressions d’emplois. Ou encore France Télécom dont l’insupportable pression exercée sur les salariés a été mise en accusation par maints suicides. Rien n’a changé. Ces entreprises chéries de Matignon et de Bercy autant que de la rue de Grenelle ont toutes les facilités pour faire la fortune de leurs porteurs de parts.

C’est ainsi que, selon un rapport du Conseil des prélèvements, les entreprises du CAC 40 paient 2,3 fois moins d’impôts sur les sociétés (IS) que les PME de l’Hexagone. Cela, notamment, parce qu’elles bénéficient de bataillons de fiscalistes payés à prix d’or pour pratiquer « l’optimisation fiscale ». Un doux euphémisme pour parler de spoliation tout à fait légale dont les mécanismes n’ont absolument pas changés en dépit des rodomontades de Nicolas Sarkozy. Ces mêmes mastodontes du CAC 40 sont aussi passés « maîtres es-subventions publiques ».

Toujours selon le Conseil des prélèvements, ces multinationales sont de par leur taille, leur poids, les premières bénéficiaires des niches sociales et fiscales, subventions et exonérations qui composent les 172 milliards d’euros d’aides de l’État pour 2009. Autrement dit, alors qu’elles sont les championnes des délocalisations, des plans sociaux, qu’elles asphyxient leurs sous- traitants, ces entreprises font financer leurs profits par les contribuables. Dès lors, il ne faut pas être étonnés et même il faut se réjouir de la conflictualité très forte en ce moment sur la question salariale. Elle est fondée sur le ras-le-bol des salariés qui ne supportent plus de voir les salaires stagner alors que pour l’essentiel, la valeur ajoutée des entreprises est captée par les actionnaires. Ce ne sont sûrement pas les insolents profits annoncés en ce moment qui vont calmer le jeu.

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