Sarkozy fait son marché pour 2012
Il faut s’y résoudre et on en a pour quelques mois, douze pour être précis, la campagne électorale des présidentielles est engagée, même si certains candidats font encore les coquets pour se déclarer mais surtout pour afficher leurs programmes.
La semaine passée est venue renforcer une certitude : les questions sociales ne pourront être absentes du débat. Pas plus qu’elles ne l’avaient été lors de l’élection de l’omniprésident. Passons sur le programme « économique » du Front national dévoilé par la fille à son papa. Il recycle après les avoir polies les mêmes antiennes démagogiques du protectionnisme, de la préférence nationale. La seule économie que l’on y trouve est celle de la pensée et de la crédibilité. Mais cela n’en atténue pas la nocivité ni les risques de se retrouver dans la configuration de 2002.
De son côté, l’autoproclamé « Président du pouvoir d’achat » est en train de nous refaire le coup du partage des richesses, bien conscient que les Français en ont ras-le-bol de se serrer la ceinture pendant que les actionnaires font la fête. Après nous avoir expliqué la règle des trois tiers suivant laquelle il entendait que soient distribuées les richesses créées par l’entreprise, le voici qui nous parle d’augmenter les salaires en même temps que les dividendes. Comme à son habitude lorsqu’il est en panne d’idées et en difficultés sur le terrain social, Nicolas Sarkozy n’hésite pas à faire son marché chez les autres, à l’extrême droite pour la sécurité et l’immigration, à gauche pour être dans l’air du temps quand la contestation sociale se fait trop forte.
En déplacement à Issoire, Nicolas Sarkozy a ainsi confirmé que le gouvernement préparait un dispositif qui contraindrait les entreprises à augmenter les salaires de leurs salariés lorsqu’elles augmentent les dividendes versés à leurs actionnaires. Pas gonflé... ! Au-delà du fait que ça n’a pas fait hurler un seul instant le moindre patron, on peut légitimement douter tant de la crédibilité que de la volonté de Nicolas Sarkozy d’écorner si peu que ce soit les profits.
Depuis qu’il est aux affaires, il a tout fait pour justement déconnecter de la progression de la valeur ajoutée l’évolution des salaires et des retraites.
Au niveau européen, il entend justement au travers du pacte de compétitivité Sarkozy-Merckel renforcer encore cette déconnexion afin que rien n’empêche les actionnaires de se gaver.
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