Les locataire de la résidence ont monté une association pour soutenir la mère et ses deux enfants grièvement blessés jeudi. Ils exigent la transparence sur la maintenance de l'ascenseur.
Après la plainte contre X du bailleur social Paris-Habitat, la plainte des habitants contre Paris-Habitat. Samedi, les locataires de la résidence sociale du 15, rue Robert et Sonia Delaunay (XIe) ont annoncé la création d'une association, Les locataires en colère.
Celle-ci, dont les statuts ont été rédigés dimanche soir, est destinée à soutenir la mère et ses deux enfants de 4 et 7 ans qui ont été grièvement blessés jeudi dans la chute de six étages d'un l'ascenseur. Les trois victimes, dont le pronostic vital n'est pas engagé, sont toujours hospitalisées à la Pitié-Salpêtrière, à Necker et à Robert-Debré.
Des courriers dès 2009
"La première décision de l'association a été de se porter partie civile puis de porter plainte prochainement contre Paris-Habitat, indique Dominique Masson, locataire de la résidence. Le bailleur fait profil bas. Nous lui avions adressé des courriers dès janvier 2009, dont un en recommandé avec accusé de réception, pour l'alerter sur l'état des ascenseurs. L'une de mes lettres se terminait par : 'Je pense qu'un drame va arriver dans cet ascenseur'".
L'association réclame "la transparence sur les responsabilités et les causes de l'accident" et réclame un "audit technique de l'ensemble ascenseur, cage d'ascenseur et machinerie", ce qu'elle demandait d'ailleurs déjà dans une pétition transmise en juillet 2010.
Tous les ascenseurs à l'arrêt
Dans un premier temps, l'adjoint au logement et président du conseil d'administration de Paris-Habitat, Jean-Yves Mano, avait affirmé que la résidence concernée ne rencontrait pas de problèmes. Le bailleur avait précisé qu'une révision avait été faite le 13 octobre, à peine deux semaines avant le drame.
"L'ensemble des ascenseurs de la résidence, du 37 au 15 rue Delaunay, sont actuellement à l'arrêt, indique Dominique Masson. Mais une seule porte sur sept a été condamnée, ce qui est dangereux pour les enfants. J'ai rencontré d'autres habitants de la résidence qui affirment, eux aussi, avoir des problèmes avec leurs ascenseurs ».
Enquête en cours
Malgré la mise en place d'une cellule psychologiques après l'accident, les locataires sont traumatisés. "Tout le monde a pris l'ascenseur ce matin-là, raconte Dominique Masson. Des gens attendaient pour y entrer."
L'enquête a été confiée au 2e district de police judiciaire de Paris. L'ascenseur accidenté a été placé sous scellé. La plainte contre X déposée par Paris-Habitat a pour objet la "mise en danger de la vie d'autrui" et les "coups et blessures involontaires".
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