lundi 5 novembre 2012

Les hôpitaux grecs privés du médicament contre le cancer de Merck

L’industriel pharmaceutique allemand Merck a décidé de ne plus livrer son médicament contre le cancer Erbitux aux hôpitaux publics grecs. La seule possibilité pour les Grecs de continuer à se soigner avec est de payer le médicament cash, en pharmacie.

"Cela n'affecte que la Grèce, où nous avons été confrontés à de nombreux problèmes. Cela ne concerne que ce produit", explique Matthias Zachert dans cet entretien au Börsen-Zeitung. Et ce en raison de factures non payées. L'anticancéreux Erbitux est un peu la poule aux œufs d’or de l’industriel, le deuxième médicament sur ordonnance le plus vendu. Il a représenté un chiffre d'affaires de 855 millions d'euros en 2011. En juillet déjà, le groupe pharmaceutique Merck menaçait de renoncer à de futurs projets de recherche de plusieurs dizaines de millions d'euros au Portugal si des hôpitaux du pays ne remboursaient pas leurs dettes.

A noter qu’un autre groupe pharmaceutique allemand, Biotest, a déjà cessé de livrer les hôpitaux publics grecs dès juin dernier.

L’horreur au quotidien de l’accès au soin

Le New-York Times avait publié à ce propos un reportage terrifiant. Suite à une loi passée à l'été 2011, les Grecs perdent toute sécurité sociale après un an de chômage. Ils seront bientôt 1,2 millions dans ce cas. Des médecins sous-payés en sont réduits à tenter de soigner les malades sur leur temps libre, avec des médicaments périmés.

Le reportage s’appuie sur le témoignage atroce d’Elena, victime d’un cancer du sein qu’elle n’a pas pu soigner, dont la tumeur de la taille d’une orange est aujourd’hui à vif. Elle n’a d’autre traitement d’éponger ce qui suppure de sa poitrine avec des serviettes en papier. Et 2 milliards d'euros d’économie sur le système de santé sont encore à venir en Grèce.

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