samedi 15 juin 2013

Cambodge : ils réclamaient 11 euros de plus par mois, Nike les licencie !


Des centaines d’ouvriers d’une usine sous-traitante de la firme américaine Nike ont été licenciés après une série de protestations concernant les salaires.

Ils ont osé manifester contre leurs dures conditions de travail, ils se sont fait licencier. Leurs réclamations : une hausse à hauteur de 11 euros sur un salaire mensuel de 57 euros. Ils sont 288 à avoir été remerciés à l’usine Sabrina Garment Manufacturing pour avoir participé à cette grève les 27 mai et 3 juin derniers, provoquant des heurts avec la police, selon les syndicats.

Forcés de démissionner de leur emploi sans compensation

23 ouvriers ont été blessés suite à des heurts entre policiers et grévistes dans cette usine sous-traitante de Nike au Cambodge. Employés dans une usine de confection textile, les 3 000 ouvriers, majoritairement des femmes, ont été évacués alors qu’ils bloquaient la route d’accès à leur usine à Kampong Speu, à l’ouest de la capitale, Phnom Penh. Même si la police et leurs responsables se refusent à commenter les évènements, les syndicats précisent que les salariés, qui manifestaient pour des hausses de salaire ont violemment été touchés. Au total, 23 blessés et huit arrestations. En réponse à ces heurts, entre 2000 et 3000 ouvriers du textile ont manifesté aujourd’hui contre l’arrestation de leurs collègues devant le tribunal de la province pour réclamer leur libération.

Nike a fait part de sa « préoccupation », et a indiqué que le groupe avait ouvert une enquête, ajoutant qu’ils attendaient de ses fournisseurs qu’ils respectent les droits des salariés, selon un porte-parole de l’entreprise. Malgré tout, Mann Seng Hak, représentant de la Free Trade Union, précise que ces ouvriers ont été « forcés de démissionner de leurs emplois sans compensation », dénonçant cet acte illégal. Il estime d’autre part que ces réactions sont des « punitions pour forcer les ouvriers à ne pas faire grève et à ne pas manifester ».

Les revendications sociales montent dans le textile

Selon le FMI, la confection représente 75% des exportations du pays, qui ont atteint 4 milliards d’euros en 2011. Le Cambodge, le secteur textile emploie 650 000 personnes, et est souvent considéré comme un pays modèle dans ce domaine car l’Organisation internationale du travail en surveille beaucoup les conditions de salaire et de travail.

Cependant, ces informations sont à relativiser car le nombre de grèves a quadruplé en 2012, selon l’association syndicale du secteur, GMAC. Depuis le début de l’année on recense 48 mouvements sociaux dans le secteur de la confection. Les militants sociaux ont remarqué une détérioration des droits des salariés, des scènes d’évanouissements collectifs tirant la sonnette d’alarme. Sous-alimentation, surmenage, mauvaise ventilation des ateliers sont le lot quotidien de ces ouvriers textiles, souffrant de la pression des groupes internationaux.

Les défenseurs des droits de l’Homme craignent que le gouvernement ne veille faire taire les tensions sociales et les critiques avant les élections du 28 juillet.

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