Rapport BAILLY, vers un modèle social déréglementé
C’est sans surprise que le rapport Bailly,
développé ce matin, va encore dans le sens du lobbying exercé par le Medef afin
d’élargir les ouvertures des commerces le dimanche.
Même si dans le rapport il est pointé que le
dimanche n’est pas un jour comme les autres, c’est la banalisation du travail
le dimanche qui se profile.
Après de multiples cadeaux accordés aux patrons,
(CICE – Loi dite de sécurisation de l’emploi – Les Retraites), ils vont encore
bénéficier des largesses du gouvernement, notamment en augmentant à 12 les
dimanches autorisés par les municipalités avec un droit de tirage de sept à
l’initiative de l’employeur.
Ce rapport donne tout loisir au Medef de déroger à
la loi, en particulier au secteur du bricolage dont il laisse la possibilité
d’ouvrir les magasins jusqu’au 1er juillet 2015.
Tout comme la modification des appellations des
zones touristiques et des PUCES peut sembler intéressante, si ce n’est encore
une fois le renvoi vers la négociation en territoire mais sans définir les
contreparties accordées aux salariés, et ne répond pas aux inégalités créées
par la loi Mallié.
La conception de ce rapport, vise à satisfaire le
patronat des enseignes du commerce par une nouvelle dérèglementation et n’aura
aucun effet sur l’emploi, les salaires et les conditions de vie et de travail.
Les ouvertures des commerces le dimanche n’ont
aucune incidence sur les chiffres d’affaires et la croissance ; le CREDOC
dans son analyse l’affirme et y compris pointe la perte d’emploi dans les
petits commerces.
C’est le prolongement de la casse du modèle social
en France, sous prétexte de compétitivité, alors que ces grands groupes du
commerce réalisent des profits énormes.
Le gouvernement ne doit pas se cacher derrière un
rapport qui ne fait pas la loi et ne tient pas compte des avis de notre
organisation syndicale afin que le travail du dimanche reste exceptionnel.
Maintenant la responsabilité est dans le camp du
gouvernement qui ne devra pas se tromper quant aux mesures qu’il compte
proposer pour légiférer.
La relance de la croissance et de la consommation,
ne se fera pas avec de nouvelles dérogations le dimanche, mais par plus de
pouvoir d’achat pour les salariés.
Ce que les salariés attendent, ce n’est pas plus de
flexibilité et de sacrifices, mais des salaires décents, des emplois stables à
temps plein et de bonnes conditions de travail, et garder son dimanche en
repos.
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