mercredi 24 décembre 2014

A Champigny, le Fn s’en prend aux syndicats

Au fur et à mesure que passent les conseils municipaux, les élu-e-s frontistes de Champigny-sur-Marne prennent de l’assurance et reviennent à leurs fondamentaux : le mépris pour les plus fragiles et la haine de classe. Illustration lors du Conseil municipal du mercredi 17 décembre au cours duquel le Front National a dénoncé les logements sociaux de la ville avant de s’en prendre violemment aux syndicats et à leurs représentations locales. Il n’y a décidément bien qu’en campagne électorale que le FN essaie de faire croire qu’il se situe du côté des salariés et du peuple !

A l’occasion d’une délibération visant à verser des acomptes de subventions à l’ensemble des associations de la villeavant le vote du budget primitif 2015 (celui-ci sera voté le 15 avril et donc les associations bénéficient d’un acompte pour 2015 afin qu’elles puissent assurer leur fonctionnement d’ici là), l’une des deux élus FN, Mme Récher, s’est livrée à une violente diatribe anti-syndicale. Cette dernière a dénoncé l’intérêt public des syndicats sans faire dans la demi-mesure : « les syndicats de Champigny n’ont pas un intérêt public pour les Campinois ».

Les élus frontistes n’ont que faire des pratiques et de la Loi républicaines qui autorisent le subventionnement public pour les organisations syndicales afin qu’elles défendent l’intérêt des salariés. Pour mieux les contourner, les élu-e-s frontistes en sont réduits à nier l’objet même des syndicats comme ils l’ont toujours fait. Le FN est du côté des salariés mais à la seule condition que ceux-ci soit livrés en pâture au patronat.

Mais l’emportement frontiste trouve sa source dans la rancœur et la haine telles que les a explicitées Mme Récher après que syndicats et associations aient appelé à un rassemblement lors de la venue de Jean-Marie Le Pen à Champigny-sur-Marne début 2014. Mais au-delà, c’est bien la vision clientélaire de distribution des subventions par le FN qui apparait. Mme Récher veut punir les syndicats car pour le Front national, l’argent public doit servir les intérêts des élu-es et non pas ceux des habitant-es de Champigny. L’argent public est pour eux une monnaie d’échange contre la servilité.

Les élu-es du Fn de Champigny ne valent pas mieux que ceux des villes dirigées par le Fn depuis mars. A Beaucaire, les enseignants sont insultés en conseil d’administration et traités de « racailles ». A Hénin-Beaumont, ils sont dénigrés en plein conseil municipal. A Mantes-la-Ville, les associations dont celles de parents d’élèves voient leurs subventions réduites de 22%. A Villers-Cotterêts, les associations de parents d’élèves sont même ciblées avec la fin des subventions à la FCPE (et à la CGT). A Hénin-Beaumont, ce traitement avait été réservé à la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Quel dommage que Monsieur le Maire de Champigny ait refusé le vote par association : cela nous aurait permis de voir quelle est la liste noire du FN !

Comme si ce n’était pas assez, le Fn ne s’est pas arrêté là à l’occasion de ce conseil municipal. L’autre élu d’extrême droite, Monsieur Rougier, a ainsi affirmé qu’à Champigny,« le quota de logements sociaux est atteint voire dépassé ». Le FN raisonne en quota comme s’il s’agissait de bétail, oubliant un peu vite les 4.800 demandes de logements en attente sur Champigny malgré la politique volontariste menée par la municipalité.

> En une séance, le Front National et ses élu-es campinois-es se sont révélés et ont montré leur sombre réalité : celle de la discrimination, du rejet des plus fragilisé-es, de la guerre ouverte contre les salariés et leurs organisations, et la mise à l’index de tous ceux qui ne se résignent pas à la division de la société qu’ils prônent. A Champigny comme dans les villes dirigées par le Front National depuis 9 mois, il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que les masques tombent. Le Fn est bien toujours le chien de garde du système.

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