Sarkozy pratique le surbooking de l’agenda social
On dit souvent que pour enterrer un problème, il suffit de créer une commission. Avec Nicolas Sarkozy, la technique évolue encore et se sophistique.
Lundi 06 Juillet 2009
Face à la colère sociale qui perdure, même si elle ne s’exprime pas toujours dans des manifestations monstres, il ouvre des chantiers, il enjoint les « partenaires sociaux » à discuter tout en fixant le but qu’ils doivent atteindre.
La réunion du 1er juillet à l’Élysée, précédée par les contacts bilatéraux avec le nouveau ministre du Travail aura encore été de ces grands-messes médiatisées dont rien de nouveau ne sort.
Bernard Thibault, le secrétaire général a estimé que « la dimension des résultats de cette réunion n'est pas proportionnelle à sa durée », n'ayant « pas l'impression d'être mieux compris sur la gravité de la situation » et rappelant « plusieurs points de divergences marquants » comme sur le travail dominical ou les retraites. Évidemment, le son de cloche n’est pas le même côté patronal où l’on se félicite d’une « très bonne réunion ».
Fidèle à son credo, le président continue d’estimer contre toute évidence que la France s’en tire plutôt mieux que les autres. Il a annoncé la constitution d'une commission chargée de réfléchir « aux priorités nationales » à financer par le futur emprunt national et précisé que la concertation avec les partenaires sociaux se poursuivrait « jusqu'en octobre ».
De réunions en discours, de grands-messes en Grenelles, l’omni-président occupe le terrain et surbooke les organisations syndicales sans entendre, sans écouter. D’ailleurs pour s’en convaincre, il suffit de voir quelle oreille attentive prête l’Élysée aux multiples protestations qui montent sur la question de l’extension du travail du dimanche. Pire il réplique par une des provocations dont il a le secret. « Est-ce qu’il est normal que le dimanche, quand Mme Obama veut avec ses filles visiter les magasins parisiens, je dois passer un coup de téléphone pour les faire ouvrir ? » a-t-il lancé lors d’une table ronde sur le développement du quartier de La Défense. Et ce alors que le dossier du travail dominical revient devant les députés, avec une proposition de loi UMP portant sur les zones touristiques, examinée à partir du 6 juillet.
Au passage, on notera que le gouvernement se retranche commodément derrière sa majorité puisqu’il ne s’agit pas d’un projet de loi gouvernemental mais d’une proposition de loi d’initiative parlementaire. Belle distribution des rôles.
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