mardi 16 novembre 2010
Suisse - Des industriels brandissent la menace d'un exode fiscal
lundi 15 novembre 2010 18h06
ZURICH, Suisse, 15 novembre (Reuters) - Des personnalités du monde suisse des affaires ont pris position contre le referendum qui vise à imposer une taxation minimum aux citoyens les plus fortunés, au risque de rendre le pays moins attrayant fiscalement.
Les Suisses doivent se prononcer par referendum le 28 novembre sur une initiative du Parti socialiste d'imposer une taxation d'au moins 22% sur les revenus supérieurs à 250.000 francs suisses (187.000 euros environ) et de 0,5% sur les actifs au-dessus de 2 millions de francs.
"Cette initiative serait dommageable pour la Suisse", a mis en garde Ursula Fraefel, du groupe de pression 'économie suisse', qui mène campagne contre cette initiative.
"Si le propriétaire d'une société est taxé sur son patrimoine, il investira moins dans sa société, ce qui pourra affecter l'emploi et sa décision d'être basé en Suisse."
Les récents sondages d'opinion semblent indiquer que les électeurs helvètes pourraient approuver la réforme, ce qui a poussé des industriels connus à menacer de quitter le pays.
"La Suisse compte beaucoup à mes yeux, mais mon taux d'imposition grimperait au-delà de 70%. c'est de l'expropriation et c'est intolérable", a déclaré Alfred Schindler, propriétaire de la société éponyme connue pour ses ascenseurs (SCHP.S: Cotation), dans l'hebdo SonntagsZeitung.
"La Suisse est en train de devenir socialiste", a-t-il affirmé.
Selon la presse suisse, Marc Rich, le fondateur de Glencore, une société de négoce en matières premières, ou encore le champion de tennis Roger Federer suivent de très près l'évolution du dossier.
Les cantons suisses se livrent une forte concurrence par le biais de négociations sur les taux d'imposition avec les sociétés et les particuliers, les favoris étant Zoug et Schwyz, qui offrent les taux les plus bas.
La Suisse a attiré des personnalités telles que Tina Turner ou Michael Schumacher en proposant des taux spéciaux à ces derniers.
Margaret Kiener Nellen, une parlementaire du PS, espère que ce referendum donnera aux citoyens suisses l'opportunité d'exprimer leur colère contre les niveaux très élevés de certains salaires et les primes volumineuses versées par certaines banques suisses.
"Je ne crois pas que Schindler déménagera", a-t-elle indiqué à Reuters. "C'est une menace sans fondement. Où irait-il? Il pourrait partir à Monaco, mais il aurait déjà pu le faire il y a des années."
(Emma Thomasson, Nathalie Olof-Ors pour la version française, édité par Nicolas Delame)
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