Schindler, le fabricant suisse d’ascenseurs, a réalisé un bénéfice « élevé » en 2011, malgré le franc fort et des charges liées à sa restructuration qui risque d’entraîner la délocalisation de 96 emplois de l’usine d’Illzach en Slovaquie.
« Schindler est parvenu, en 2011, à poursuivre sa croissance et à
maintenir le niveau élevé de sa performance opérationnelle malgré les
turbulences sur le marché des devises et la faiblesse conjoncturelle
persistante sur certains marchés clés », a indiqué hier le groupe suisse
basé à Lucerne, dans un communiqué.
Le franc fort a pesé sur le
chiffre d’affaires du fabricant d’ascenseurs et d’escaliers roulants, en
baisse de 4,1 % à 7,8 milliards CHF (6,4 milliards d’euros). Exprimées
en monnaies locales, les ventes ont progressé de 6,9 %. Le bénéfice net
est en baisse de 14,1 %, à 611 millions CHF (501 M€), uniquement en
raison des coûts de restructuration d’un montant de 98 millions CHF.
Sans
ces provisions, le bénéfice se situerait au niveau de l’année
précédente. Schindler a clôturé l’exercice 2011 avec un carnet de
commandes d’une valeur de 6,44 milliards CHF, soit 6 % de plus qu’un an
auparavant. Les résultats ont dépassé les attentes des analystes.
Schindler
se déclare convaincu de parvenir à « maintenir le cap avec succès »,
malgré un « contexte incertain ». Pour 2012, le groupe suisse, présidé
par Alfred N. Schindler, s’attend à un bénéfice consolidé « nettement
plus élevé », grâce notamment à ses efforts de rationalisation.
Derrière
ce terme se cache une vaste restructuration, annoncée l’automne
dernier, qui va entraîner la suppression de 1 770 emplois, soit environ
4 % de l’effectif du groupe qui emploie 44 300 personnes dans le monde.
Schindler avait justifié cette mesure drastique par le souci de
préserver sa rentabilité menacée par l’envol du franc suisse par rapport
aux principales devises.
La publication des bons résultats de
l’exercice 2011 intervient un mois après l’annonce de l’arrêt programmé,
d’ici juillet 2013, de la fabrication de cabines d’ascenseurs sur le
site de la société Elevator Car System (ECS) à Illzach. Pour «
sauvegarder sa compétitivité », Schindler veut fabriquer un nouveau
modèle de cabine en Slovaquie, pays où les coûts salariaux seraient
trois à quatre fois inférieurs. Les salariés se battent depuis un mois
contre ce projet qui devrait entraîner la suppression de 96 postes sur
un effectif de 123 salariés. Les 27 postes préservés devraient être
transférés sur une plateforme logistique à Illzach.
« On
délocalise juste pour faire plus de profit », dénonce Florent Dietsch,
secrétaire du CE. Chez ECS à Illzach, un ouvrier gagne entre 1 600 et 1
900 € bruts et un ouvrier hautement qualifié entre 1 700 et 2 000 €. La
moyenne d’âge s’élève à 44 ans. Un reclassement s’annonce difficile. «
On va essayer de sauver l’usine. »
le 22/02/2012
à 05:00
par Adrien Dentz
Article vu sur L'Alsace.fr
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