lundi 3 novembre 2008

Au plus fort de la crise…la « com », toujours la « com »


Les plans de suppressions d’emplois qui n’ont de « sociaux » que le nom, les annonces de fermetures temporaires et de suspension de production dans la filière automobile et dans la sidérurgie se multiplient en ce moment, chaque fois justifiées par le contexte international.


Pourtant, du coté de l’Elysée et de Matignon, on ne bronche pas. La mobilisation de milliards d’euros soudainement levés et disponibles pour sauver les banques contraste furieusement avec l’absence de politique sociale à opposer à cette crise. Une fois de plus, c’est de l’argent investi à fond perdu sans aucun contrôle démocratique, sans contreparties sociales. Ce sont des milliards qui manquent pour répondre à des besoins sociaux.

Pire, les annonces présidentielles du 28 octobre confirment et accélèrent les réformes antisociales. Sarkozy répond à la crise par le travail du dimanche pour tous et par la création de 100 000 emplois aidés.

Que les choses soient claires : pour l’Elysée et Matignon, les réformes continuent et la crise n’est là que pour en justifier l’urgence. C’est ainsi que dans le discours prononcé à Réthel, Nicolas Sarkozy a annoncé qu’il organiserait une réunion « dans un mois » avec les partenaires sociaux pour faire le point sur l’ensemble des négociations sociales qui doivent impérativement se conclure « avant la fin de l’année ». Fidèle à son habitude, l’exécutif met la pression sur les négociations.

A cette annonce, la CGT a réagi en proposant aux autres confédérations syndicales de se voir très vite pour initier une « mobilisation coordonnée et unitaire des syndicats dans les toutes prochaines semaines ». La CGT estime que les organisations syndicales et les salariés « ne peuvent rester sans réagir. Des négociations importantes s’engagent avec un patronat qui utilise la crise pour rejeter toute idée de concession. » Si rien n’est encore acté, il semble que cette perspective d’une mobilisation interprofessionnelle ait un écho. Et il semble également qu’elle ait fait réagir l’Elysée du moins qu’elle ait obligé Nicolas Sarkozy à un nouvel exercice de communication. Car moins de 24 heures après avoir annoncé cette conférence sociale, le président conviait les responsables des centrales syndicales à l’Elysée ce lundi 3 octobre afin de les « associer à la préparation du sommet du G20 sur la crise financière internationale prévu le 15 novembre à Washington ».

On se paie décidément de beaucoup de mots au palais présidentiel. Trois petits quarts d’heure prévus pour sauver la face. La CGT y sera porteuse notamment d’une exigence : que le chef de l’Etat « mette en concordance avec des actions politiques concrètes ses déclarations de mardi où il indiquait qu’il ne permettrait pas aux entreprises de profiter de la crise pour mettre en place des plans « sociaux » qui ne se justifient pas ». Mais pour sortir de cette crise et pour en limiter les effets industriels, économiques et sociaux, il en faudra plus. La CGT a des propositions dans ce sens. La crise financière actuelle résulte d’une profonde récession sociale qui dure déjà de nombreuses années. Pour en sortir, il faut surtout promouvoir l’investissement productif et l’emploi qualifié, stable et bien rémunéré.


Retour haut de page

Aucun commentaire: